mour d’une liberté sans contrôle. Il est bien vrai que le serviteur engagé aux compagnies marchandes n’était pas complètement libre de ses mouvements : il devait à ses maîtres un rude travail pendant plusieurs années ; mais les courses qu’il faisait à travers les immenses plaines ; les horizons sans bornes qui se déroulaient devant lui ; le ciel pur dont on jouit presque continuellement au Nord-Ouest ; tout cela lui faisait oublier les liens de servitude qui le retenaient captif ; il se croyait libre du moment qu’il était hors de la vue de ses maîtres, et cela lui suffisait.
Bien peu, parmi ces voyageurs du Nord, retournèrent au pays ; les uns périrent dans ces expéditions et laissèrent leurs os dans les déserts ; les autres se marièrent, et leurs familles furent l’origine des Métis de la Rivière-Rouge.
Aux misères physiques qu’ils eurent à endurer se joignit pendant longtemps le triste sort de mourir sans les secours de la religion.