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Non ! Non ! Non ! J’ordonne aux ténèbres d’être un cauchemar dissipé. Les jours propices à notre roman me redeviennent réalité triomphante. Je te parle ; je mêle la respiration de mes lèvres aux tiennes. En moi habite et s’exalte le poète des amoureuses veillées ! Je te parle ! Écoute le gémissement de la nuit qui nous rappelle à l’amour ! Écoute tous nos baisers qui rechantent ! Suis-moi. Je te consacre mon insomnie : prends-la ; brûle mon cœur du souffle de ton haleine et promène tes doigts pâles sur le désordre de mon cerveau.

Mais tu t’avances, tu vas me toucher. Je te supplie de rester là où tu es, dans le décor des rêves que mon caprice funèbre se plut à composer. Balance-toi devant

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