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Printemps dionysiaque où, pour aimer, dans une nuit qui s’est éteinte, des lèvres s’étaient mises à rougir ! Printemps fini, quel que fût ton visage, d’amour ou d’angoisse, je te garde serré à moi-même, comme une image plus éloquente des heures qui se dérobent, une cicatrice où j’irai boire le sang de la vie.

Printemps qui s’émerveille de lui-même, printemps vierge et musqué, ironique et trompeur, oh ! cher printemps libertin, dont tous les bouquets secouent les effluves du désir, de la tendresse et de l’espoir, tu m’as vieilli ! Mais je suis si jeune ! Je m’élancerai, invaincu, sur la route de l’espérance, acceptant toutes les musiques, et, aussi, toutes les fatalités. Je souffrirai : je désirerai mourir ; et

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