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buée matinale, capricieuses arabesques du soleil et train-train grotesque des gens affairés, courant à la fortune ou aux plaisirs.

Elle contemple les maisons grisâtres, les boutiques sordides et, plus loin, en apothéose, le ciel lavé qui se dresse, tel un grand espoir qui n’a pas faibli. Elle est encadrée de tout cela ; elle en jaillit comme une fleur étrange dont on aimerait respirer le parfum. Est-elle sortie du sol par enchantement et pour lui composer ainsi, avec des allures de fée muette, crispée, je ne sais quelle noblesse, un charme fait de misère et de gibier humain qui exprime la fierté ombrageuse des détresses matées ? D’où vient-elle ? Quel est son nom, son passé, le rêve qu’elle a chéri et qui,

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