Page:Dugas - Psyché au cinéma, 1916.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

taient parentes de celles de jadis, quand il me conduisait au bout du sentier et que là, dépouillé, nu, sanglant, il m’arrachait des plaintes sous ses lanières. Il a revécu en moi, et j’ai vécu en lui. Cher être de mon être, si prodigieusement capable de donner la souffrance et de la donner à ce point qu’elle se change en une sorte de bonheur ! Je ne cherche pas en ce moment si tu es vilain, condamnable ; je te subis avec amour. Est-ce toi qu’il faut célébrer, ou le rêve qui t’a fait sortir de la tombe ?

… Petite reine des Ombres, élue entre toutes à la garde de mon moi, je te bénis de me ressaisir en me dominant. Aujourd’hui, tu rénoves, à mes yeux, l’Univers ; il prend un autre sens de se charger d’une poésie que j’igno-

102