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LA PREMIÈRE CANADIENNE

presque aussitôt. On crut que les Métis allaient l’attaquer immédiatement et massacrer tous ceux qui y étaient renfermés. Un sauvage du nom de Pigouis, ami de Mme Lajimonière, vint la trouver le soir même et lui dit : « Tiens, la Française, pas plus tard que demain les Métis vont prendre le fort ; il faut que je te sauve avec tes enfants. Tu vas sortir d’ici ce soir, et venir habiter dans ma loge qui est de l’autre côté de la rivière. » Mme Lajimonière, tout effrayée, se hâta de prendre ses habits et ses enfants ; puis aidée du sauvage et de sa femme, elle descendit au bord de la rivière pour monter en canot.

La frayeur l’avait tellement énervée qu’en posant le pied dans l’embarcation, elle s’évanouit, fit chavirer le canot et tomba dans la rivière avec ses enfants. Heureusement trois ou quatre Indiennes qui étaient là l’aidèrent à se sauver et la déposèrent dans le canot. Elle traversa la rivière et vint se loger avec la famille de Pigouis.

Le lendemain, les gens du Nord-Ouest