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LA PREMIÈRE CANADIENNE

sans être arrêté sur sa route. M. Lajimonière, habitué à la vie sauvage, pouvait défier le plus habile Indien pour s’orienter dans un voyage de long cours : il avait un coup d’œil qui valait bien la meilleure boussole.

M. Lajimonière répondit qu’il pouvait se rendre seul à Montréal, sans être arrêté et qu’il se faisait fort d’aller remettre lui-même à Lord Selkirk les lettres qu’on voudrait lui confier.

La saison était déjà avancée ; l’intrépide messager avait besoin de se hâter pour ne pas être arrêté par la neige. Il fit ses préparatifs de départ le jour même de la Toussaint. S’il ne lui arrivait aucun accident, il pourrait être de retour dans le cours de l’hiver ; mais il lui fallait placer sa famille pour la mettre à l’abri de la misère pendant son absence.

Le bourgeois du fort de la colonie dit à M. Lajimonière d’emmener sa femme au fort, qu’elle y serait logée et nourrie jusqu’à son