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II


Au printemps de 1811, M. Lajimonière ne retourna pas à la prairie. Il avait appris que Lord Selkirk voulait fonder un établissement sur les bords de la rivière Rouge, et que les premiers colons, pour former le noyau de cette colonie, partaient d’Europe ce printemps-là même. Il monta sur son canot et prit la route du lac Winnipeg. Mme  Lajimonière ne pleura pas en quittant le fort des Prairies. En revenant à la rivière Rouge elle se rapprochait de 400 lieues du Canada, et il lui semblait qu’elle retournait dans un pays civilisé. D’ailleurs, le temps n’était pas éloigné où ce pays allait recevoir les bienfaits de la vraie civilisation, car les missionnaires ne devaient pas tarder à y pénétrer.

Le dessein de M. Lajimonière était de se fixer d’une manière permanente dans la colonie dès que celle-ci offrirait des moyens de subsistance à ses habitants.