Page:Dugas - La première Canadienne du Nord-Ouest, 1883.djvu/70

Cette page a été validée par deux contributeurs.
66
LA PREMIÈRE CANADIENNE

cheval, lui en amena un second, puis lui passa encore la corde autour de la main comme la première fois. Elle dit à son mari ! « Répète-lui donc que je ne vends pas mon enfant et qu’il m’arrachera le cœur avant que je ne consente à me séparer de lui. »

— « Eh bien ! dit le sauvage, prends les chevaux et un de mes enfants. » — « Non, dit-elle, jamais tu ne me feras consentir à ce marché ; » puis prenant son enfant dans ses bras elle se mit à pleurer.

Le sauvage, paraît-il, fut touché de ses larmes, car il cessa d’insister davantage. Il continua sa route avec ses gens et ses chevaux.

Cette aventure fut sa dernière dans la Saskatchewan. Vers la fin de l’été, elle arriva au fort des Prairies pour y passer l’hiver, et, au printemps de 1811, son mari consentit à reprendre le chemin de la rivière Rouge, où des épreuves d’un autre genre l’attendaient.