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LA PREMIÈRE CANADIENNE

arrive quelque mal de la part de ces gens, vous répondrez pour eux. »

Il était impossible de leur échapper. M. Lajimonière leur dit que sa femme était fatiguée et malade ; qu’elle avait besoin d’être seule, et que le lendemain ils pourraient revenir avec eux. Les sauvages consentirent à le laisser aller passer la nuit avec sa femme et ses enfants à quelques milles plus loin, auprès d’une touffe de bois. On était au mois de juin, temps où les jours sont dans leur plus grande longueur et où les nuits sont resplendissantes de clarté.

M. Lajimonière et sa femme se dirigèrent vers l’endroit où ils avaient dit aux sauvages qu’ils camperaient. Ils s’y arrêtèrent en effet quelques instants pour prendre de la nourriture ; mais dès qu’ils crurent que les Indiens reposaient et qu’ils pouvaient partir sans être vus par eux, ils montèrent à cheval et prirent la route du fort. Ils savaient que, le lendemain, les sauvages, mécontents d’avoir été joués, se mettraient à leur poursuite. Ils mar-