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LA PREMIÈRE CANADIENNE

ronnée de ces barbares cherchant des ennemis à immoler pour satisfaire leur vengeance.

À la couleur de son visage ils virent qu’elle n’avait rien de commun avec ceux qu’ils cherchaient et qu’ils ne devaient pas la traiter en ennemie.

Le chef lui demanda par signes si elle avait son mari et où il était. Mme Lajimonière tâcha de lui faire comprendre que son mari était à la recherche de ses chevaux et qu’il ne tarderait pas à revenir. Ils lui firent signe qu’ils allaient l’attendre et qu’ils ne partiraient pas sans lui avoir parlé. Ils attachèrent leurs chevaux et s’étendirent sur l’herbe. Le temps paraissait long à Mme Lajimonière. Elle voulut cependant faire bonne contenance, et montrer qu’elle les traitait en amis.

Elle avait de la viande fraîche dans sa loge, elle se mit en frais de leur préparer un festin. La chaudière fut immédiatement remplie et mise sur un bon brasier. En attendant, elle sacrifia une certaine quantité de tabac que