Page:Dugas - La première Canadienne du Nord-Ouest, 1883.djvu/62

Cette page a été validée par deux contributeurs.
58
LA PREMIÈRE CANADIENNE

cependant, comme on va le voir, Mme Lajimonière n’était pas encore à la fin de ses tribulations.

Vers la fin du mois de juin, pendant les jours les plus longs de l’été, M. Lajimonière, étant à la recherche de gibier, campa un soir sur les bords d’un petit lac où il passa la nuit. Le lendemain, quand il voulut reprendre ses chevaux, il s’aperçut qu’ils avaient tous disparus. Avaient-ils été volés par les sauvages, ou bien étaient-ils allés chercher au loin d’autres pâturages ? Il n’en savait rien. Il se mit sur leurs traces, sans savoir où il s’arrêterait, laissant sa femme seule avec ses deux enfants dans sa loge.

Il ne revint pas le même jour, et Mme Lajimonière fut obligée de passer la nuit seule.

La situation n’était pas des plus rassurantes. Dans le cas où elle serait attaquée soit par des bêtes sauvages, soit par des Indiens ennemis, elle ne pouvait espérer de secours de personne.