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LA PREMIÈRE CANADIENNE

ce ne fut pas tout : deux jours après la naissance de son enfant, Mme Lajimonière, après l’avoir ondoyé, l’enveloppa de langes, le mieux qu’elle put, le prit dans ses bras et remonta à cheval pour se rendre le plus vite possible au fort des Prairies. On aurait peine à croire ces choses chez une Indienne ; mais quand on sait comment Mme Lajimonière avait été élevée, on ne comprend pas comment elle ait pu résister à de telles fatigues.

La saison n’étant pas encore avancée, les voyageurs arrivèrent de bonne heure et sans accident au fort des Prairies. Mme Lajimonière y passa l’automne et l’hiver.

À l’approche du printemps, il lui arriva, aux portes du fort même, une aventure assez curieuse avec la femme d’un Pied-Noir, qui était campé dans les environs. Un jour Mme Lajimonière était allée, avec une chaudière, quérir de l’eau à la rivière, et ses deux enfants étaient restés seuls dans la maison. Du fort à la rivière, la distance n’était pas très grande, mais les côtes sont