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LA PREMIÈRE CANADIENNE

visiteurs autour de sa loge ; les uns étaient nonchalamment étendus sur l’herbe, fumant leur calumet, les autres avaient soin de leurs chevaux à quelque distance.

Il crut d’abord que sa femme avait été massacrée et que le même sort l’attendait. Ne la voyant pas sortir de sa tente, il lui cria d’aussi loin qu’il put se faire entendre : « Marie-Anne, vis-tu encore ? » « Oui, dit-elle, je vis, mais je me meurs de peur. »

M. Lajimonière connaissait les usages des sauvages et il parlait facilement leur langue. Il s’approcha donc hardiment de la bande, et après leur avoir donné la main en signe de paix, il les pria d’aller camper plus loin, afin de laisser reposer sa femme qui était fatiguée et malade.

Les sauvages assurèrent à M. Lajimonière qu’il était leur ami, qu’il ne lui voulaient aucun mal et qu’ils allaient, en effet, passer la nuit un peu plus loin.

Quand ils furent partis, la femme de Bel-