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DU NORD-OUEST.

compagnies, dans ces immenses solitudes de l’ouest. Un pareil genre de vie devait offrir peu d’attraits à une femme accoutumée à la vie paisible des campagnes du Canada.

Mme Lajimonière hiverna pendant quatre années consécutives au fort des Prairies. Arrivée à ce poste dans l’automne de 1808, elle ne retourna à la rivière Rouge qu’au printemps de 1811. Pendant l’hiver, son mari était absent la plus grande partie du temps, pour visiter ses pièges et se procurer des fourrures. Il n’était pas engagé au service des compagnies, il chassait pour son propre compte, et vendait ses pelleteries au fort comme les Indiens. Le printemps, quand le temps des belles fourrures était passé, M. Lajimonière laissait le fort pour aller à la prairie chasser le buffle ; sa femme l’accompagnait. Elle montait à cheval, et chevauchait des journées entières à travers les prairies et les bois. Quand son mari trouvait un endroit favorable pour la chasse, il y plantait sa tente et y séjournait quelque temps.

Durant l’été de 1808, M. Lajimonière était