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LA PREMIÈRE CANADIENNE

des sauvages, cachés dans les environs, vont lui faire subir le même sort et que déjà on le vise pour le tuer. Fou de peur, il court à son canot, le pousse au large et se met à ramer de toutes ses forces pour atteindre le poste voisin. Il se proposait de voyager toute la nuit, afin de se soustraire à la poursuite des sauvages. Vers dix heures du soir, il aperçut sur la grève un grand feu environné de monde. À la distance où il se trouvait il ne lui était pas possible de distinguer si c’étaient des ennemis. Quand il fut arrivé vis-à-vis le campement, il adressa la parole, en français, afin de voir si ces gens ne seraient pas des Canadiens du poste voisin. Grande fut sa joie quand il entendit qu’on lui répondait dans la même langue, c’étaient des employés de la Compagnie qui, eux aussi, allaient porter des provisions dans des postes plus éloignés. Tourangeau se hâta de traverser la rivière et de leur raconter la scène effrayante dont il avait été le témoin.

Tels étaient les dangers que les voyageurs couraient, à cette époque, pour le service des