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LA PREMIÈRE CANADIENNE

tion. À peine de retour à son camp, celui-ci tomba malade, et mourut avant la fin de la journée. Au moment de rendre le dernier soupir, il dit à ses parents que c’était le commis du fort qui était la cause de son mal ; que, le matin, il lui avait jeté un sort mauvais en lui mettant la main sur la tête. Les sauvages ne crurent que trop facilement à la parole de l’enfant. Pour eux, le commis n’était ni plus ni moins qu’un sorcier dont il fallait se débarrasser le plus tôt possible. L’occasion était favorable ; contre un seul homme la lutte devait être facile et le pillage sans danger.

Le lendemain, à la pointe du jour, les sauvages traversèrent donc en grand nombre la rivière, pénétrèrent dans le magasin, se ruèrent sur le commis et le percèrent à coups de couteau. Ils commencèrent ensuite à piller le fort Pendant ce temps les Canadiens qui étaient partis la veille s’en revenaient sans soupçonner l’ombre d’un danger. Une vieille métis, qui vivait parmi les sauvages, sachant qu’on allait les massacrer dès qu’ils mettraient le