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LA PREMIÈRE CANADIENNE

premier endroit venu. On allumait un grand feu sur la côte pour préparer le repas et pour chasser les maringouins qui fourmillent le long de ces grèves. Ce feu servait aussi à tenir à distance les bêtes féroces pendant la nuit.

Après quelques semaines, les canots arrivèrent auprès du fort Cumberland où les voyageurs avaient l’intention de s’arrêter un peu. Il y avait autour du fort un grand nombre de sauvages, réunis alors pour la traite. D’avance, ils avaient appris la nouvelle qu’une femme blanche, venant du pays des Français, était arrivée parmi eux, et qu’elle devait bientôt passer au fort Cumberland. C’était pour eux un grand sujet de curiosité. Ils firent mille questions pour savoir si elle était bien différente des femmes sauvages ; si elle était bonne ou méchante, s’il y avait des précautions à prendre pour lui parler.

Le canadien Belgrade, qui avait devancé ses compagnons pour arriver au fort, dit aux sauvages que cette Française était bien bonne,