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DU NORD-OUEST.

cours tortueux de la rivière, on arriva au poste de Pembina.

M. Lajimonière planta sa tente dans le voisinage du fort pour attendre la saison de la chasse d’automne.

Il y avait auprès de ce fort cinq ou six Canadiens trappeurs qui étaient mariés à des femmes du pays. La vie de ces hommes ne différait pas de celle des sauvages : comme eux ils habitaient dans des loges de peaux, campaient auprès du fort pendant l’été et allaient passer l’hiver dans les prairies pour y faire la chasse. Mme  Lajimonière n’eut pour toute société, à son arrivée à Pembina, que les femmes indiennes de ces quelques Canadiens. Mais elle ne savait pas la langue sauvage et les indiennes ne parlaient pas le français, — en sorte que la conversation ne pouvait se faire que par signes. On peut juger des ennuis qu’elle eut à dévorer, quand, seule sous sa tente, pendant que son mari était absent pour aller chasser, elle se reportait par la pensée vers sa famille, qu’elle avait lais-