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LA PREMIÈRE CANADIENNE

dans ce poste qu’ils avaient l’intention de passer l’hiver.

Avant son voyage à Maskinongé, M. Lajimonière avait déjà demeuré quatre ans à cet endroit ; il y avait même laissé une indienne qu’il avait gardée pendant son séjour dans ce poste. Nous verrons bientôt qu’elle fut une occasion de chagrin pour Mme Lajimonière.

Les canots, en remontant la rivière, s’arrêtèrent au fort Gibraltar, qui était bâti à l’embouchure de l’Assiniboine, afin d’y déposer des marchandises. Ce comptoir avec celui de la baie d’Hudson, bâti un mille plus bas, étaient les seuls établissements le long de la rivière Rouge, depuis le lac Winnipeg jusqu’à Pembina. Tout était solitaire et sauvage sur les côtes de la rivière ; nulle trace d’habitation n’apparaissait aux regards des voyageurs, et dans ces solitudes immenses aucun autre bruit que le cri des oiseaux, fuyant à leur approche, ne frappait leur oreille. Après quatre ou cinq jours employés à remonter le