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LA PREMIÈRE CANADIENNE

pendant les nombreux voyages qu’elle fut obligée de faire, elle avait recours à son chapelet, et elle disait vers la fin de sa vie que c’était sa dévotion à la très sainte Vierge qui l’avait préservée de tout malheur.

Après un mois de marche environ la troupe de voyageurs arrivait au fort William. — C’était un peu plus de la moitié du chemin pour arriver à la rivière Rouge, mais c’était à peine la moitié des difficultés de la route qu’on avait surmontées. Le trajet de la baie du Tonnerre au lac Winnipeg se faisait tantôt en canot, tantôt sur terre. Les portages étaient aussi fréquents qu’entre le lac Huron et Montréal. Les canots dont se servaient les voyageurs pour cette partie du chemin étaient beaucoup plus petits que les premiers, parce que le pays à travers lequel on avait à passer offrait beaucoup plus d’obstacles. Ceux qui ont travaillé depuis quelques années sur la partie du Pacifique entre Winnipeg et la baie du Tonnerre ont une idée de cette nature sauvage, semée de rochers et de précipices, et comprennent combien nos anciens