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DU NORD-OUEST.

chandises et les provisions qui formaient la cargaison d’un canot étaient attachées par ballots pesant de quatre-vingt à quatre-vingt-dix livres. Pour avoir une idée des fatigues et des difficultés qu’offraient ces voyages, disons que de Lachine au lac Huron, il y avait à faire au moins vingt-six portages. Arrivés au pied d’un rapide, tous les voyageurs conduisaient le canot à la côte ; puis prenant sur leurs épaules les ballots de marchandises, ils les portaient jusqu’à l’endroit où la rivière redevenait navigable ; on en faisait autant du canot. Les portages avaient quelquefois jusqu’à un mille de long. Il fallait recommencer le même travail chaque fois que la navigation était interrompue par une cascade ou une chute. Les chemins des portages étaient ardus et pénibles ; il fallait gravir des rochers, passer à travers les bois dans des sentiers à peine battus, ou bien marcher dans les savanes où le pied s’enfonçait dans l’eau et la vase. Mme Lajimonière avait à suivre tous les jours les voyageurs dans ces marches fatigantes, et à porter dans ses bras une partie des effets qu’elle em-