Page:Dugas - La première Canadienne du Nord-Ouest, 1883.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.
20
LA PREMIÈRE CANADIENNE

tières assise au fond d’un canot, sans pouvoir changer de position, exposée aux rayons du soleil, aux vents ou à la pluie ; puis le soir, de coucher sur une grève, au bord d’un lac ou d’une rivière, sans autre lit que la terre dure ; toutes choses beaucoup plus poétiques dans les livres qu’en réalité.

En partant de Lachine, les canots se rendaient à Sainte-Anne, endroit éloigné d’environ deux milles de l’extrémité est de l’île de Montréal. C’était là que se faisait le premier campement, et les conducteurs des canots ne croyaient commencer réellement leur voyage qu’à partir de ce lieu.

Le lendemain, au départ, on faisait les adieux au Canada, et on lançait les canots à force d’aviron sur le lac des deux Montagnes. Les embarcations dont les voyageurs se servaient depuis Lachine jusqu’au fort William, à l’extrémité du lac Supérieur, étaient ce qu’on appelait les canots des maîtres ; ils contenaient dix-huit rameurs et il fallait huit hommes pour les porter. Toutes les mar-