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DU NORD-OUEST.

nuit, trouvaient moyen de déserter à travers les bois, pour retourner au pays, aimant mieux s’exposer au danger de mourir de faim qu’à celui de succomber sous le fardeau.

Mme Lajimonière n’eut avec elle aucune compagne pour son voyage ; elle s’embarqua sur les canots, seule de son sexe, mais ayant à ses côtés un homme fier d’être son mari et de la protéger de sa force et de son amour, et commença dès le premier jour l’apprentissage du genre de vie qu’elle allait désormais mener pendant plus de douze ans ; car à part quelques rares moments, où elle fut logée avec ses enfants dans les forts de la Compagnie, on peut dire qu’elle n’eut plus d’autre habitation que des tentes jusqu’à l’année 1818.

Durant le voyage, Mme Lajimonière n’eut pas, comme les hommes, à manier l’aviron ou à porter de lourds fardeaux sur ses épaules ; cependant elle n’en éprouvait pas moins la fatigue de passer des journées en-