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DU NORD-OUEST.

que son courage aurait failli et qu’elle aurait renoncé au dessein de suivre son mari sur cette terre lointaine : mais heureusement que pour Mme Lajimonière comme pour les autres, le drame de la vie ne s’est montré que jour par jour, et au moment de se séparer pour jamais de sa famille, de ses amis, et de tout ce qu’elle avait de plus cher au monde, elle a pu encore bercer son imagination de douces espérances. C’est ainsi que se passe la vie, semée de peines et de soucis, dont quelquefois le poids nous accable ; notre existence deviendrait un fardeau doublement pesant si nous connaissions d’avance toutes les épreuves que l’avenir nous réserve ; mais le désert que nous traversons est rempli de mirages, et nous marchons toujours encouragés par la vue d’une oasis où nous espérons trouver le repos.

De Maskinongé, M. Lajimonière, avec son épouse, se rendit à Lachine, près de Montréal, pour attendre le départ des canots sur lesquels il devait prendre son passage.

Chaque printemps, dès que les rivières