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LA PREMIÈRE CANADIENNE

famille. Marie-Anne Gaboury était elle-même dans cette conviction, quand M. Jean-Baptiste Lajimonière la demanda en mariage. Elle avait alors vingt-cinq ans. Avant de donner son consentement, elle consulta sa famille et son curé, chez qui elle demeurait depuis onze ans. Personne ne pensa à poser pour condition qu’il ne repartirait plus pour les voyages, tant on était persuadé qu’il n’y songeait pas lui-même. M. Lajimonière appartenant à une famille respectable de Maskinongé, les parents de Marie-Anne Gaboury ne firent point d’objection à ce que leur fille lui donnât sa main. Le mariage fut fixé au 21 avril.

Jusque là, tout allait bien. Les noces eurent lieu sans qu’aucune arrière-pensée apportât l’ombre la plus légère au bonheur de la jeune épouse, et troublât le moins du monde ses rêves d’avenir.

Cependant, le printemps, amenant avec lui la maladie des voyages, ne tarda pas à arriver.