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DU NORD-OUEST.

ter l’imagination d’une jeunesse avide d’aventures que se déclaraient les vocations pour les lointains voyages. Les jeunes filles les plus timides, ne pouvant maîtriser leur curiosité, sortaient de leur retraite pour venir éprouver un petit frisson d’horreur au récit d’une histoire effrayante. On ne doit donc pas s’étonner, si Marie-Anne Gaboury alors âgée de vingt-cinq ans, obtint de sa vieille gouvernante, après beaucoup de recommandations, la permission d’assister aux veillées dont un jeune voyageur était le héros, à Maskinongé, pendant l’hiver de 1807. Ce fut probablement à l’une de ces réunions qu’elle fit la connaissance du jeune trappeur et se laissa prendre au charme de ses récits.

Pendant son séjour en Canada, M. Lajimonière n’avait communiqué à personne son dessein de remonter dans le Nord-Ouest, et dans la paroisse tous ses amis pensaient que cinq années d’aventures chez les sauvages suffisaient pour le dégoûter des voyages, et que désormais il allait reprendre la vie paisible de cultivateur au foyer de sa