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LA PREMIÈRE CANADIENNE

calme et tranquille, auprès de l’église, sans soupçonner le moins du monde que les années qui suivraient allaient opérer un changement aussi incroyable dans son existence.

Durant l’hiver de l’année 1806, un jeune Canadien, du nom de J.-Bte Lajimonière, qui avait déjà passé cinq ans dans le N. Ouest, descendit au Canada pour revoir sa famille établie à Maskinongé.

Les vieillards se rappellent encore quelle sensation produisait dans la paroisse l’arrivée d’un voyageur des pays d’en-haut. Tout le monde voulait le voir, lui parler, et surtout l’entendre : il avait tant d’histoires émouvantes à raconter ! Des récits merveilleux tombaient de ses lèvres ; ce n’était pas toujours l’exacte vérité ; mais n’importe, c’était intéressant ; on n’en demandait pas davantage. A beau mentir qui vient de loin ! Parents, amis, étrangers, accouraient se presser autour du narrateur pendant les longues soirées d’hiver. C’était quelquefois à la suite de ces narrations si propres à exal-