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LA PREMIÈRE CANADIENNE

sauva sur une petite hauteur avec un peu de provisions. Là, comme dans une île au milieu de l’océan, sans secours d’aucun côté, ils attendaient la fin de l’inondation. Plus d’une fois, Mme Lajimonière crut que c’en était fait d’elle et de ses enfants et qu’ils allaient tous mourir de faim.

Le 20 mai, l’eau cessa de monter et deux ou trois jours après elle commença à baisser. Enfin, le 10 juin, la rivière rentrait dans son lit, mais il était trop tard pour penser à semer des grains. Il fallut donc renoncer, jusqu’à l’année suivante, à l’espoir d’une récolte.

Une partie des colons quitta le pays pour retourner, les uns au Canada, les autres aux États-Unis.

Mme  Lajimonière eut la douleur de voir partir pour les États-Unis une de ses filles mariée à un Canadien du nom de Lamère.

Mme  Lajimonière, au milieu de ses misères