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ront plus. Elle avait entrevu une félicité plus vive, plus entière ; et sans en avoir joui un instant, elle allait la regretter sans cesse.

La marquise avait senti se réveiller, sur la tombe de son père, ce juste sentiment d’orgueil qui parle si fortement à l’ame des personnes d’un esprit supérieur, lorsqu’elles se croient offensées. Ce sentiment lui donna le courage momentané de renoncer à un amour sans espérance, et le désir d’imprimer plus d’éclat à son nom. Ce désir, qui n’était que l’effet d’un noble dépit, trompa madame de Simiane ; elle crut ne plus aimer, et quand elle vint retrouver Mr. D., ses traits offraient l’empreinte d’une