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menades, et lui tenait fidèle compagnie, sans toutefois gêner sa liberté. Les personnes sensibles s’attachent facilement à ceux qui leur doivent tout. L’intérêt qu’Anaïs portait à la douce orpheline devint bientôt de l’amitié. Le plaisir qu’elle trouvait à la rendre heureuse lui faisait quelquefois croire qu’elle l’était elle-même. Cependant, une pensée triste demeurait au fond de son cœur ; et cette pensée, qu’on devine, corrompait ses plus pures joies.

Un matin qu’elle était à corriger un dessin d’Amélie, on vint lui annoncer que l’invalide et sa petite-fille demandaient la permission de la voir. Elle ordonna de les introduire.