Page:Dufrénoy - La Femme Auteur, ou les Inconvéniens de la célébrité, 1812, tome 2.djvu/47

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 44 )

Ma sœur persista dans sa résolution avec un courage digne à la fois d’éloge et de pitié ! Rien ne l’empêcha de passer la moitié de ses jours, et souvent la moitié de ses nuits, auprès du comte. Elle lui apprêtait ses tisanes, les lui faisait boire ; elle opposait une patience admirable à ses accès de fureur. Le désir de le soulager lui faisait remplir avec joie les soins les plus rebutans. Quand il l’avait nommée, qu’il lui avait adressé un mot de reconnaissance ou d’amitié, elle se livrait à l’espoir chimérique de lui voir recouvrer sa raison. Elle ne sentait plus la fatigue, ne connaissait plus le chagrin. Daigne, ô mon Dieu ! s’écriait-elle souvent avec ferveur, daigne accorder à