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quante jeunes filles vêtues de blanc, qui marchaient tristement, deux à deux, derrière le corps porté à sa dernière demeure. Ce spectacle attendrit Anaïs, en même temps qu’il excita sa curiosité ; elle demanda à la marchande quelles dépouilles on allait rendre à la terre. — Celles d’une fille de vingt-deux ans. — De quoi a-t-elle péri ? — D’amour. — Grands dieux ! l’infortunée ! — Oh ! ce n’est pas elle qu’il faut plaindre ; elle a tant souffert, le Tout-Puissant la recevra dans sa miséricorde : Il doit être beaucoup pardonné à qui a beaucoup aimé. Mais sa sœur, cette pauvre Amélie, si jeune, si sage, que va-t-elle devenir ? — Elle laisse une sœur ? — Oui,