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contre eux moins de force que de courage ; toutefois elle demeurait ferme dans le parti qu’elle avait adopté. Qui ne craint pas la mort, est capable de tout ; et quand on languit sous le poids d’un amour malheureux, loin de la craindre, on la désire. La marquise se faisait une idée presque agréable de la sienne. À mon heure dernière, se disait-elle avec une joie douloureuse, je pourrai révéler mon histoire à l’injuste Amador ; il saura jusqu’à quel point il m’a méconnue, offensée ; il se reprochera mon trépas ; peut-être viendra-t-il quelquefois gémir sur mon tombeau ; et moi, tranquille, fortunée sous l’œil de mon Dieu et de mon père, je m’applaudirai de voir mon amant m’apporter le