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ne contient qu’avec effort l’aveu de sa flamme, l’autre ne le laisse échapper que malgré soi ; l’un s’abandonne avec ivresse à ses transports : il croit ne pouvoir jamais les faire assez éclater ; ce n’est qu’en tremblant que l’autre découvre une partie des siens à celui qui les fait naître : il se mêle pour la femme, au bonheur d’aimer, une sorte de confusion qui l’empêche de le goûter dans toute sa plénitude, en présence de son amant ; aussi arrive-t-il qu’elle retarde quelquefois le moment de le voir, ou avance celui de le quitter, pour être davantage à lui. Seule, elle se répète mille fois, avec délices, ce qu’elle oserait à peine entendre, ce qu’elle oserait encore moins dire. L’homme