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solerai jamais, répétait-elle à chaque instant, je ne me consolerai jamais de m’être abusée à ce point sur ses sentimens : j’osais l’accuser en moi-même de froideur, tandis que son air serein était un voile généreux, sous lequel elle cachait ses souffrances, pour ne pas m’en accabler ; et moi, je n’ai pas su les pressentir ; j’ai méconnu la tendre énergie de cette femme céleste. Que d’efforts sublimes elle a faits, pour m’éviter l’angoisse de ses derniers soupirs ! Ah ! j’aurais dû les recevoir, ils n’auraient dû que précéder ceux de sa fille ! Ô ma mère ! ange du ciel ! pourquoi, toute à mes regrets, ai-je calomnié ton cœur ? Sans ma funeste erreur, mes soins peut--