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n’est ordinairement que dans l’été de la vie qu’on enfante des ouvrages dignes de la postérité ; ce n’est souvent aussi qu’à cette époque qu’on réunit dans le cœur tout ce qu’il faut pour bien aimer. Le dernier amour est le plus vrai et le plus invincible, mais les arts, comme l’amour, ont leur fleur qu’on ne cueille jamais qu’une fois. Le jeune poëte et le jeune amant doublent leur félicité présente par les heureux songes de l’avenir. L’expérience gâte tout, elle apprend à l’un qu’il faut plus que du talent pour se survivre ; à l’autre, que toujours n’est un mot vrai en amour que pour quelques êtres privilégiés.