Page:Dufrénoy - La Femme Auteur, ou les Inconvéniens de la célébrité, 1812, tome 1.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 38 )

soin de l’exhaler ; l’amour filial lui dicta ce chant :


Beaux lieux, séjour de l’innocence,
Où je coule en paix mes loisirs !
Des jours de mon adolescence,
Vous me rendez tous les plaisirs.
Combien votre ombre solitaire
Parle doucement à mon cœur !
Ici je vis près de mon père,
Et je crois encor au bonheur.

Chaque matin, avant l’aurore,
Je viens rêver sous ce berceau ;
Le soir j’y viens rêver encore,
Et j’y goûte un charme nouveau.
Oui, vous me serez toujours chère,
Retraite où, seule avec mon cœur,
Sans trouble je songe à mon père,
Et peux croire encore au bonheur.

Loin d’un monde vain et frivole,
Je respire ici librement ;
La gloire, mon aimable idole,
Parfois m’y caresse un moment ;