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comme autrefois, le mot du cœur ; mes opinions n’étaient plus les siennes, quelquefois même il semblait qu’elle se faisait un malin plaisir de me rompre en visière ; elle se vengeait sur moi, sans s’en douter, du chagrin secret que lui causait l’abandon de M. de Lamerville : je lui pardonnai long-temps ses caprices, j’espérais que la constance de mes sentimens triompherait de sa légèreté ; j’espérais que j’aurais dans elle, avec le temps, une amie qui me ferait sentir les charmes de cette amitié dont parle Montaigne ; je me disais que ce rare trésor ne pouvait s’acheter trop cher. Quand elle prenait avec moi le ton d’une douce intimité, j’oubliais tous les