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porte en forme de fenêtre, garnie de persiennes, donnait sur le bois. Cette maison, la seule qui existait dans cet endroit, était éloignée du plus prochain village au moins d’un quart de lieue. Anaïs entendit accorder une guitarre dans le pavillon : les persiennes étant fermées, elle s’approcha sans crainte d’être aperçue ; une voix mélancolique fit entendre cette romance :


Compagne si chère au poëte,
Ô lyre, jadis mon orgueil,
Toi qui, dans les jours de mon deuil,
Loin de mes yeux restas muette !
Reviens, docile à mes désirs,
Tromper l’ennui de mes loisirs.

Long-temps vivre dans la mémoire,
Quand ma main t’enlève au repos,
N’est pas le but de mes travaux ;
Je n’ose plus chercher la gloire.