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d’Allemagne. — Oui, Madame, répondit-il, j’en arrive. — La dernière bataille ? — Nous a couverts de gloire ; l’ennemi a été repoussé à plus de vingt lieues : notre chef a fait des prodiges de valeur. Mais qui pourrait s’en étonner ? N’est-ce donc pas l’habitude du général de Lamerville ? (Le cœur d’Anaïs palpita doucement.) — Vous serviez sous M. de Lamerville ? — J’ai fait avec lui ces deux dernières campagnes, et c’est presque à ses côtés que j’ai eu le bonheur de perdre ma jambe. — Le bonheur ! ô dieux ! — Sans doute, le bonheur ; cet accident, auquel un militaire doit être préparé, m’a valu les bontés de mon digne chef : il est venu me voir à l’hôpital, il m’a fait panser devant