Page:Dufour - Vers les sommets, 1935.djvu/83

Cette page a été validée par deux contributeurs.
81
VERS LES SOMMETS

respect et vénération devant l’aristocratie de l’intelligence et du caractère.

Ah ! par exemple, que je vibrais éperdument encore devant une splendide scène de la nature, un beau paysage baigné de lumière, une œuvre d’art magnifique. Le chant, la musique et l’éloquence me tenaient sous le charme. Les mondanités ne me disaient rien, le monde non plus. Juste assez pour le connaître afin de l’aider. Hors de là, je le trouvais à plaindre.

Chose bien curieuse, jusqu’à il y a quelques semaines, aucune silhouette féminine n’avait accroché mon regard. Je ne voyais pas la femme. La parole du Créateur : « Il ne fait pas bon que l’homme soit seul… » je l’entendais dans un autre sens : sa famille paternelle et les livres. Je n’avais jamais songé à cette autre parole prononcée dans la même occasion que la première et qui donne une signification extraordinaire à cette sage réflexion divine : « … Faisons-lui une compagne ».

J’ai médité cette sentence. Un horizon nouveau est apparu. Ma pensée, autocrate de mon âme, a ralenti le pas, sentant un besoin de secours. Elle ne veut plus régner seule. Elle demande de partager le pouvoir avec le sentiment. Celui-ci agit