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VERS LES SOMMETS

et sa volonté. D’instinct, il lui répugnait de manquer à l’ordre, à la discipline, de rompre le bel équilibre qui doit nécessairement régner entre l’âme et le corps. Il avait étudié d’une façon systématique jusqu’à l’âge de vingt-cinq ans.

Et jusqu’à ce moment, rares furent les personnes qui le virent dans des réunions mondaines. Parti dix mois de l’année, d’abord pour le collège, puis pour l’université, enfin pour l’école des sciences sociales, il consacrait chacune de ses vacances d’été à voyager avec sa mère, surtout depuis qu’elle était veuve. Non pas qu’il fût sauvage ni rébarbatif à la vie de société, mais l’étude l’absorbait tout entier. Quand il était au foyer familial, la seule sortie qu’il se permît était d’aller voir ses amis, les Boisclair. Bien que ces derniers fussent des mercantis, il aimait les rencontrer. Le père lui causait avec compétence de questions industrielles et davantage de politique, dont il s’occupait au point de négliger ses devoirs. La mère possédait une forte culture générale et était musicienne dans l’âme.

En plus des parents qui l’intéressaient, il y avait Mlle Élise, leur fille, enfant choyée, gâtée et qui était charmante. C’était l’incarnation de la jeune fille à la page au point de vue mondain. Elle