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VERS LES SOMMETS

mais aussitôt assis à son pupitre, il s’attaque à la besogne comme s’il engageait un combat. Depuis vingt ans que je dirige des classes, je n’ai jamais rencontré un élève si bien doué à tous points de vue. Si vous le voyiez ! Il devine ce qu’on va lui enseigner, il devance, il commande. Souvent il pose des questions et donne des réponses qui dénotent un fonds d’aptitudes extraordinaires, qui nous jettent dans l’émerveillement.

Chaque année de sa scolarité primaire, comme plus tard chacune de ses études secondaires, provoquait de la part de ses maîtres les mêmes enthousiastes et flatteuses appréciations. Et l’on sait que l’école ne prodigue des louanges qu’à bon escient.

Au foyer, il connut les meilleurs traitements, mais on ne le gâta pas. Son regard curieux et perçant n’a été témoin que d’exemples de paix, de bonne conduite, d’harmonie, d’autorité et de respect. Jamais il n’y a vu le spectacle amollissant de flâneries, de laisser-aller déprimant, de choses équivoques qui rendent hypocrite. Contrairement à tant d’autres, dès l’aube de sa vie, il a semblé déjà convaincu de la nécessité des efforts et du travail, du danger des douceurs, des conséquences graves de trop de bien-être. Il admirait