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VERS LES SOMMETS

paroissiens. Le fait d’être gardiens absolus de la foi et de la morale dans leurs paroisses respectives ne leur confère pas nécessairement la juridiction totale sur les initiatives d’ordre intellectuel et profane que leurs fidèles aiment à prendre, pourvu que ces dernières ne compromettent en rien les intérêts de la religion et n’empêchent pas l’accomplissement des devoirs qui en découlent. Dans le domaine civil, cinq ou six hommes se partagent toutes les influences : municipales, scolaires, politiques. Les faits et gestes qui s’y accomplissent sont inspirés par eux.

Maintenant revenons à la famille de Jules. Le couple LeBrun avait eu une fille dans trois ans de mariage, mais il avait espéré longtemps avoir un garçon. Au papa il semblait que le trait d’union conjugal ne s’était pas encore posé tant qu’un être de lui ne l’eût assuré de la continuation, de la perpétuation de son nom. Du reste, leur fillette mourut à l’âge de deux ans. Ils en étaient restés longtemps inconsolables. Cependant, en 190…, le ciel combla ses vœux : le six avril, sous un monticule léger de couvertures soyeuses, les parents et amis avaient pu apercevoir une petite tête blonde, au visage rose rouge, et deux petits poings crispés qui s’agitaient. Grande était la joie au foyer. Dans sa bonne foi naïve, le notaire, depuis qu’il l’espérait