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III

Jules LeBrun, devenu le Prince Charmant de Françoise, commençait d’être célèbre dans toutes les paroisses du Comté d’Olier. À Saint-Paul-du-Gouffre, sa petite ville natale, il y avait longtemps que son nom volait de bouche en bouche. Pour ceux qui le connaissaient intimement, il était l’homme que la Providence suscitait à leur région. Ils étaient sûrs que de sa personne se dégageraient des rayons de lumière qui éclaireraient et guideraient ses compatriotes. Et comme l’âge et les circonstances l’avaient tenu à l’écart jusqu’ici, les envieux ne s’étaient pas encore ligués contre lui. Il y avait donc unanimité de sentiments et d’opinions autour de sa déjà belle renommée. On entendait souvent cette juste réflexion :

— Il ira loin, cet enfant prédestiné. Il fera brillamment sa marque !

Ce grand jeune homme vivait modestement avec sa mère. Celle-ci, dix années auparavant, devenait veuve, alors que son mari, dans la fleur de l’âge,