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VERS LES SOMMETS

raisonnement qu’elle avait fait sur toutes choses, par la bonne dose d’érudition qu’elle n’était pas parvenu à dissimuler, il avait constaté avec joie qu’elle était une intellectuelle de choix, qu’elle possédait un cœur dont la lyre vibrerait à l’unisson de la harpe du sien.

Jamais deux jeunes gens n’avaient semblé si bien se convenir. Dans les salons en fête, une trentaine de personnes circulaient, parlant haut, buvant ferme le café parfumé, mordant à belles dents à leurs sandwiches fraîches. Des chants appropriés berçaient de leur rythme joyeux les visiteurs en liesse. La clarté éblouissante des lustres, la température tiède des salles, l’intéressant babillage, tout semblait se liguer pour prolonger indéfiniment cette chaude réunion amicale. À la pièce dramatique entendue au cours de la soirée, ce superbe réveillon ajoutait un acte des mieux réussis, dont il était agréable de jouer les scènes remuantes.

Les visiteurs se préparèrent à partir. On endossa les paletots, on revêtit les mantes. Les dames se coiffèrent. À la porte, des moteurs d’autos ronflaient. À tout instant, le timbre de l’entrée retentissait. Les appels téléphoniques se