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VERS LES SOMMETS

marchais avec tant de courage et d’espoir ? J’ai connu, il est vrai, la journée douloureuse de Leipzig, mais heureusement, je n’ai pas vécu les heures tragiques de celle de Waterloo. Toutefois, je rends grâce à Dieu de la somme d’expérience que m’a value la première. Je comprends mieux ce proverbe : « À quelque chose malheur est bon ».

— Oui, mon bien-aimé Jules, la chance a fini par te sourire, répondit-elle. Le peuple s’est incliné devant tes mérites et ta belle compétence. On peut dire qu’il s’est vraiment montré digne de t’avoir pour serviteur et maître. Moi qui ai longtemps cru que les électeurs appartenaient encore à ceux qui les trompent, les flattent et les soignent ! Je suis certaine à présent qu’aux prochaines élections des milliers de personnes t’élèveront sur le pavois, qu’ils t’éliront sans que tu t’exposes aux périls d’une campagne électorale, d’un voyage pénible vers l’inconnu.

— Maintenant, fit Jules, j’ai la bonne fortune de servir mon pays à la fois comme député, comme avocat et comme citoyen. En outre, je consacre mes loisirs au journalisme militant et à la composition d’œuvres de portée sociale.

— Où en es-tu rendu avec tes études sur le capitalisme et les droits de la femme, questionna-t-elle ?