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VERS LES SOMMETS

sent. À elle aussi, on veut faire jouer un rôle contre mes intérêts et les vôtres. D’elle, on dit entre haut et bas : « Elle est hautaine, orgueilleuse, aristocrate. Elle n’aime pas les ouvriers et les cultivateurs. Comme elle deviendra sa femme, elle finira bien par lui faire partager ses mauvais sentiments. » Messieurs, je suis en mesure d’affirmer que Mlle Clément possède à un haut degré les qualités contraires. Si je ne trouvais pas si futile, si déraisonnable cette deuxième accusation, et surtout, si je ne considérais pas comme dérisoire le fait de faire partager à ma fiancée les responsabilités que j’assume seul, je réfuterais ce mensonge avec des témoignages écrits émanant de ses anciennes maîtresses de classe, de ses nombreuses amies et de moi-même, témoignages qui vous feraient voir son humilité, sa grandeur d’âme, la valeur de son idéal et sa profonde affection pour tous les déshérités de la vie.

En abordant la troisième accusation, j’éprouve un certain scrupule. De maison en maison, on propage cette autre calomnie : « LeBrun se porte candidat indépendant dans le but d’écraser le parti de M. Boisclair. Et pourquoi le jeter par terre, le parti de celui-ci ? Par vengeance. Quelle vengeance ? Parce qu’ayant demandé la main de Mlle