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VERS LES SOMMETS

lui demandaient souvent le secours de ses lumières. On l’appelait le philosophe. Il se crut donc capable de gloser sur le sujet présenté par sa grande petite-fille. Toutefois le remarquable savoir de celle-ci lui en imposait, le forçait à chercher les meilleurs arguments, à construire ses phrases d’une manière impeccable. Il prit un ton presque doctoral :

— Oui, Françoise, il est clair qu’il existe des princes dans le domaine intellectuel. Il s’est rencontré des intelligences tellement puissantes qu’elles brillèrent comme des étoiles. Les génies que cite en grand nombre l’histoire furent des surhommes dans une très large mesure. Puis il se recueillit un instant.

Mme Clément fit une réflexion heureuse en complétant l’explication que venait de donner son beau-père. Elle plaçait son mot d’une façon toujours juste.

— C’est parfaitement exact ce que vous dites, monsieur Clément. Et encore vous ne parlez que des lumières qui ne se cachèrent pas sous le boisseau. Mais il y a les violettes. En effet, que d’hommes inconnus auraient acquis une renommée magnifique, égale, sinon supérieure, à celle des plus grands,